AMÉLY LE ROY dans Tatouage Magazine 164
« De cette fille qu’on ne voyait pas, je suis devenue celle qu’on regarde »
De ses premiers tatouages d’ado à un phénix gravé dans le dos, symbole de résilience après une tentative de féminicide, Amély porte son histoire sur la peau. Modèle, cavalière et mère de trois enfants, elle incarne une féminité libre, forte et sans compromis. Derrière chaque motif : une épreuve traversée ou une victoire arrachée. Portrait d’une femme pour qui chaque tatouage a le poids d’un combat.
Texte : Obeyingthemoon – Photos : Ceed Pix – @ceedpix

Tatouée dès l’adolescence, Amély se dévoile à travers un parcours où le tatouage a d’abord été un cri silencieux, une façon de briser l’image de la fille sage : « De cette fille qu’on ne voyait pas, je suis devenue celle qu’on regarde. » Chaque pièce marquée sur sa peau raconte une partie d’elle : ses douleurs, ses renaissances, ses enfants et ses passions.
Originaire de Nouvelle-Calédonie, aujourd’hui installée en Bretagne, Amély incarne une femme puissante, mère et passionnée : « Mon mode de vie est intense mais profondément aligné avec ce que je suis : une femme libre, sensible (voire un peu trop sensible), avec du caractère. » Son tout premier tatouage, réalisé à 16 ans, était autant un geste d’identification qu’un besoin viscéral de sortir du cadre : « à la base, c’était pour faire comme ma mère. Mais très vite, c’est devenu une manière de me faire remarquer. Moi qui étais si discrète, là, enfin, on me voyait. » Avec le temps, l’encre est devenue un langage à part entière : « Ce n’est plus une manière de cacher, mais de montrer. »
Aujourd’hui modèle photo, elle trouve dans l’objectif une nouvelle forme d’expression : « La photo me permet de me réapproprier mon image. Ce que je vis devant l’objectif, c’est une forme de liberté. »
Le corps comme manifeste
Le tatouage le plus fort d’Amély ? Un phénix dans le dos. Un symbole de résilience, né d’un passé marqué par des violences conjugales : « Je l’ai fait après avoir survécu à une tentative de féminicide. Ce n’était pas juste un dessin, c’était une déclaration. » À travers l’encre, elle reconquiert son corps et sa liberté : « Ce tatouage, je l’ai choisi comme une thérapie, un acte fort pour ma reconstruction mentale. »
Chaque pièce s’inscrit comme un jalon dans un parcours de vie cabossé, mais assumé : « Mes tatouages sont des cicatrices choisies. Des rappels que je suis debout, que je me suis construite avec ce que la vie m’a donné… ou enlevé. » Derrière chaque motif se cache une charge émotionnelle et un fragment d’histoire : « Je ne me tatoue plus pour remplir, mais pour marquer. Je choisis des pièces qui ont une empreinte réelle sur ma vie. » Dans chacun de ses tatouages il y a de la colère, de la tristesse mais aussi beaucoup d’amour.
Modèle tatouée, femme libre
Amély affirme une esthétique puissante, à la croisée du rock, de la force et de la sensibilité. Finaliste de Miss Tattoo France, élue InkGirl Bretagne, elle incarne une beauté affranchie des codes : « Je préfère être vraie, intense, marquante. » Elle se décrit comme entière, passionnée, et dit chercher dans chaque photo un message, une émotion : « Mon style, ce n’est pas un rôle : c’est moi, telle que je suis, avec tout ce que je porte, dehors comme dedans. Mes tatouages ne sont plus synonyme d’une expression de rébellion, ils incarnent qui je suis. »
Dans l’œil du photographe CeedPix ou sous l’aiguille de Titof (titof_tattoo), de Gorbalex (@gorbalex_tattoo) et de Théo Zbeul (@theozbeultattoo), Amély continue de façonner une image forte, sans filtre : « Mon corps tatoué fait partie intégrante de mon identité visuelle. C’est une force, une empreinte que j’affiche. »
Et demain ? De nouveaux projets photo plus engagés, une pièce monumentale en cours de finition, des envies de concours équestres et de créer un jour son propre élevage : « Entre l’encre, les flashs et les chevaux, je crois que j’ai encore de belles aventures à vivre. Et franchement, je suis prête ! »

Instagram : @amely_lr