Rencontre Hanaé dans Tatouage Magazine 154

Floraison d’une artiste

En japonais, Hanaé signifie « fleur », un mot qui colle à la peau de cette jolie personne, grâcieuse et délicate, qui dessine des fleurs partout sur son chemin depuis sa plus tendre enfance. Après un premier tatouage à l’adolescence, la graine de la vocation précoce commence à germer dans son esprit et Hanaé s’imagine déjà couverte de tatouages… et tatoueuse à son tour. Quelques années et beaucoup de détermination plus tard, Hanaé a réalisé son rêve et grave avec finesse une multitude de fleurs sur la peau de sa clientèle, dans son studio privé de Châteaurenard.

Textes : Miss Marvel , Photos : Nina Chaquet.

L’attrait d’Hanaé pour le tatouage remonte à loin. Des souvenirs de petite enfance un peu flous mais toujours vivaces alors qu’elle était présente auprès de sa mère pendant que celle-ci se faisait tatouer dans un petit shop au Cambodge : « Je m’en souviens encore, c’était un vieux shop avec un serpent dessiné sur la porte, ça m’a bien marquée, je m’en souviens encore alors que je n’étais encore qu’un bébé ! Les images de ce jour ne m’ont jamais quittée. » Les années passent et Hanaé grandit un crayon à la main, dessinant des fleurs, surtout des tulipes, sur toutes les pages et feuilles de papier qui croisent sa route. À 16 ans, le jour où elle apprend le décès de son père, Hanaé décide de marquer sa peau le jour-même : « Il me fallait un tatouage pour lui, aussi petit soit-il. Je n’avais jamais réellement réfléchi à un dessin en particulier, j’ai fait la première lettre de son prénom pour l’avoir toujours avec moi, c’est mon tatouage le plus important, même si c’est certainement le plus petit de tous. »

L’idée commence à germer

Ce premier tatouage plante dans son esprit la graine de l’encre sur la peau, et Hanaé se voit déjà couverte de motifs et s’imagine très vite tatoueuse à son tour. Pendant ses années de lycée, elle va dans un salon faire une demande d’apprentissage qui lui est refusée, considérée sans doute comme trop jeune pour débuter ! Mais l’envie et l’idée sont là et elle enchaîne les tatouages sur sa peau, parfois au rythme soutenu d’une fois par mois, se rendant chez différents artistes du sud de la France : « Ma main c’est @emylinkedtattoo à Antibes-Juan-les-Pins qui l’a réalisée, le cou c’est une amie tatoueuse que j’apprécie beaucoup, @margotattooart, et l’underboobs, même si on ne le voit pas sur les photos, je l’avais fait faire à la convention de Montpellier par un tatoueur français qui est à Las Vegas, @Nicoroussin, dont j’apprécie beaucoup le style. » Si Hanaé cumule différents styles sur sa peau, aujourd’hui elle ne jure que par le trad américain qui est devenu son style préféré et qui a l’avantage de conserver son esthétique et sa lisibilité sur le long terme. Depuis qu’elle a rencontré son chéri, Hugy (@hugy__), elle lui a confié tous ses projets et projette même de se faire détatouer les petites pièces qui ornent son dos pour y graver une unique grande fresque en trad old school.

Et les tatouages fleurissent

Calme et discrète, Hanaé est dans sa bulle lorsqu’elle se fait tatouer, se détend par la lecture ou la musique, profite du moment qui va aboutir à une nouvelle histoire sur sa peau, gravant pour toujours une nouvelle étape de sa vie : « Ma démarche est plutôt symbolique parce qu’il y a toute mon histoire encrée sur mon corps, ce sont souvent des passages, des périodes de ma vie, des hommages, des choses qui m’aident à aller de l’avant et à aller mieux, à accepter les difficultés… comme une thérapie ! Pratiquement tous les éléments marquants de ma vie sont encrés en moi. Mes tatouages racontent mon histoire ! » Au-delà de l’aspect symbolique, l’esthétique est aussi un élément fort dans son approche du tatouage : « Le tatouage m’a beaucoup aidée à accepter et aimer mon corps, je ne me verrais plus sans ! Ça habille tellement une personne, je trouve ça tellement beau, je trouve vraiment que ça rajoute quelque chose en plus. » Un supplément de l’âme invisible enfin visible sur la peau et une mise en valeur du corps, union du fond et de la forme…

Déterminée par nature

Toujours aussi passionnée par le dessin, et avec l’envie de devenir tatoueuse qui s’est affirmée au fil des années et des tatouages, Hanaé décide de se lancer en solo. Elle observe les tatoueurs qui la piquent pendant les séances, se rend en conventions pour regarder les artistes travailler et comprendre les gestes techniques, s’abreuve de vidéo de tatoueurs à l’œuvre et s’entraîne de son côté : « J’ai appris seule, j’aime trop ma tranquillité et travailler seule, à mon rythme, j’apprends beaucoup en regardant les autres tatouer ! J’apprends toujours aujourd’hui, tous les jours : chaque peau, chaque zone, chaque projet est différent, on ne s’ennuie jamais, c’est passionnant ! Au début, je me suis entraînée sur des peaux synthétiques et une fois sur peau de cochon mais ça ne m’a vraiment pas plu… Puis, j’ai eu une de mes meilleures copines qui m’a demandée de lui tatouer un de mes dessins, je lui ai fait un petit tatouage et je n’ai plus jamais utilisé une fausse peau ! J’ai eu beaucoup de copines cobayes et le bouche-à-oreille à fait le reste ! » Si Hanaé avoue être chanceuse de la facilité avec laquelle son installation et ses débuts se sont déroulés, elle reconnaît également qu’être autodidacte et se former seule n’est pas chose facile, bien au contraire. Apprendre à tatouer seule demande beaucoup de temps et de motivation : faire des recherches, se documenter, observer, essayer différentes techniques, recommencer pour parfaire le geste.

Inspirée par la botanique

3 ans plus tard, Hanaé a sa clientèle de fidèles qui viennent la voir pour ses tatouages légers et délicats inspirés par la nature :« Je suis très feuillages, fleurs, petits oiseaux et animaux… j’aime beaucoup dessiner les vases également. » Celle qui dessinait des fleurs depuis toute petite sur les pages de ses cahiers encre aujourd’hui des fleurs sur sa clientèle, plutôt féminine : « Si je devais donner des conseils à une jeune fille pour son premier tatouage, je lui dirais de bien réfléchir pour ne rien regretter plus tard, le tatouage n’est pas une mode mais une démarche personnelle qui aboutit sur quelque chose de définitif. Et les goûts changent avec l’âge. La plupart des tattoos que je réalise pour mes clientes ont tous une portée symbolique, même si l’aspect esthétique est bien sûr important. On peut vouloir aussi un tatouage purement esthétique pour se sentir mieux dans son corps et le mettre en valeur, c’est une démarche tout-à-fait saine et qui apporte de la confiance et une meilleure estime de soi. »

Instagram : @hanae.tattoo, Studio Privé à Chateaurenard (13), Contact : hanaetattoo942@gmail.com


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