Rencontre CIRINNA dans Tatouage Magazine 153

Belle et rebelle

Ne vous fiez pas à cette image bucolique de belle des champs au milieu des coquelicots en fleurs car Cirinna est pleine de surprises et a plus d’une corde à son arc… Bien déterminée à vivre sa vie à sa façon et ses passions à fond, si elle décide de changer de carrière, de se faire encrer à 14 ans ou de recouvrir d’anciens tatouages par de nouvelles pièces, rien ne l’arrêtera ! Tour à tour mannequin, assistante dentaire et bientôt coach de boxe anglaise, elle peut tout à fait te coller un crochet du droit qui fera sauter une molaire de ta mâchoire, aider le dentiste à réparer ladite molaire tout en restant hyper glamour et photogénique. On adore.

Textes : Miss Marvel ; Photos : Rebecca Delage/Luxea Photographie @luxea_photographie

Originaire de Marseille, Cirinna grandit sous le soleil de la méditerranée où elle réside toujours aujourd’hui, sur la Côte Bleue. Et si elle fête bientôt son trente-troisième anniversaire, l’aventure de Cirinna avec le tatouage a commencé tôt… très tôt, un peu trop tôt même ! C’est à 14 ans qu’elle se fait faire son tout premier tattoo. Adolescente un peu rebelle et forte tête, elle choisit de marquer sa peau pour graver en elle un souvenir impérissable d’un être cher… son cheval ! « Je ne sais pas si je dois dire la vérité, mais pour mon premier tatouage j’avais 14 ans chut… C’était un lettrage gothique qui disait GHOST : c’était le nom de mon cheval. Heureusement qu’il ne s’appelait pas Pistache (rires). J’ai fait de l’équitation pendant 10 ans, c’était une grande passion pour moi et ce tatouage était un acte mûrement réfléchi malgré mon jeune âge. J’avais eu l’accord de ma mère pour le faire et j’ai été bien conseillée par le tatoueur qui m’a proposé de le piquer dans mon dos, pour que, ne voyant pas mon tatouage tous les jours, je ne m’en lasse pas trop vite. » Un sage conseil pour ce lettrage qui est toujours là des années plus tard et n’a pas été recouvert comme d’autres tattoos de Cirinna.

Un style qui s’affirme

Rapidement après son premier tatouage, Cirinna en fait un deuxième, profitant de l’autorisation parentale. Et les tatouages s’enchaînent à un rythme assez soutenu. « Les tatoueurs que je suis allée voir ensuite ne m’ont pas demandé d’autorisation parentale ni demandé mon âge même si j’étais mineure… Ils voyaient que j’étais déjà tatouée donc ne me posaient pas de questions ». Aujourd’hui les choses ont bien changé et la plupart des tatoueurs et tatoueuses dignes de ce nom font très attention à l’âge de leurs clients, refusant de tatouer les mineurs non accompagnés. (Dans la loi française le tatouage peut être qualifié de coups et blessures volontaires infligés par la personne qui tatoue à celle qui reçoit le tatouage, on s’assure donc bien d’avoir un consentement formel, à plus forte raison chez une personne mineure). Cirinna commence par s’intéresser au style traditionnel, fait de la couleur, puis se fait piquer du réalisme, et à 18 ans elle a déjà un bras complet couvert de pièces de styles différents. Aujourd’hui son goût s’est affiné, à force de regarder le travail de différents artistes et son style préféré est devenu le néo traditionnel, avec ses animaux, ses arabesques, ses couleurs marquées et ses portraits de femme. Et les pièces néo trad se multiplient sur elle depuis quelques années, allant même jusqu’à recouvrir d’anciens tatouages devenus moins appréciés. « Je m’aperçois aujourd’hui que le néo trad était mon style favori depuis longtemps car j’ai fait faire des tattoo néo trad à des tatoueurs qui ne faisaient que du trad à la base (rires). Mon tatoueur favori est Fred Bertoli, grand spécialiste de ce style, c’est lui qui a fait le cover magnifique sur mon chest. Le renard sur ma gorge c’est Raphaël Masin, il a réalisé aussi un cover incroyable sur mon bras droit. J’ai aussi un cover de Jippe sur mon avant-bras, mon pote tatoueur tout-terrain».

Une passion qui s’affiche

Si les tatouages que Cirinna arbore fièrement habillent son corps dans un ensemble harmonieux et esthétique, son aventure tattoo débute par une envie d’affirmation de sa personnalité. « Plus jeune j’ai longtemps été considérée comme une marginale, une rebelle : j’avais l’impression qu’on me regardait parfois comme si j’étais un ovni et je pense que les tatouages m’ont vraiment aidée à m’affirmer et à imposer mon style dans mon quotidien malgré les préjugés. Les pièces que je porte sont avant tout des symboles forts de mon histoire, des références à des événements marquants de ma vie, des personnes ou des animaux que j’aime et qui ont compté pour moi. » Cirinna a déjà fait une pause de 4 ans sans se faire tatouer mais peut enchaîner aussi les séances à un rythme soutenu quand l’envie lui prend. Elle peut craquer sur un flash s’agissant des plus petites pièces mais a généralement une idée précise de sujet pour les grandes pièces.

Elle trouve alors des images d’inspiration et co-construit le projet en échangeant avec l’artiste qu’elle a choisi pour le réaliser. En vraie sportive habituée des entraînements physiques, Cirinna a sa routine pour les séances tattoo : « Si je peux plus ou moins bouger j’aime chanter ou écouter de la musique, parfois je regarde des séries sur mon téléphone ou je discute et je fais des blagues… et quand ça fait trop mal je médite et je fais des exercices de respiration… ». Même si les pièces d’encre prennent de plus en plus de place sur sa peau, avec une nouvelle séance prévue en juillet pour habiller sa cuisse d’un poulpe néo trad en cover, la Belle du sud ne s’imagine pas entièrement couverte de tatouages d’ici quelques années, envisageant de laisser des zones vierges sur son corps. Mais vous le savez bien, en tatouage, il ne faut jamais dire jamais…

Pour suivre Cirinna, ses tatouages à venir et sa carrière de mannequin, rendez-vous sur Instagram : @cl_the_model


Tatouage Magazine 153

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