Rencontre Kaie dans Tatouage Magazine 151

En armure d’encre

À voir l’assurance qui se dégage de ses photos, difficile d’imaginer que Kaie a un jour eu du mal à s’accepter et à s’aimer. Et pourtant… c’est bien pour laisser derrière elle cette image d’adolescente mal dans sa peau qu’elle décide un jour de se couvrir d’une armure d’encre imaginée par son tatoueur fétiche, avec qui la belle collabore depuis déjà 6 ans. Il dessine sur elle un vêtement d’encre qui l’habille, la protège des regards et embellit son corps, en magnifiant ses courbes, comme une seconde peau unique et artistique choisie pour son esthétisme et la force de guerrière qu’elle lui donne…

Texte : Miss Marvel – Photos : @titchia_photo

Kai a 30 ans, elle est originaire de Belgique mais vit dans le Sud de la France depuis presque 10 ans où elle était venue initialement pour deux semaines de vacances… pour finalement ne jamais repartir. Elle est installée dans un village proche de Toulon où elle travaille comme pâtissière, un métier qu’elle adore, et qui lui permet d’exprimer sa créativité dans de nouvelles recettes qu’elle imagine et de tout goûter pour satisfaire sa gourmandise ! Curieuse de tout, elle aime voyager dès qu’elle le peut, faire des randonnées avec son chien… et se faire tatouer évidemment !

Le Tatouage comme une seconde peau

Son premier tatouage, Kaie le fait à 24 ans, après avoir pris le temps de réfléchir à son projet et de trouver l’artiste qui lui conviendrait pour réaliser ses rêves. « J’ai d’abord fait un petit cœur sur le doigt. C’était un tatouage sentimental mais avant tout je voulais tester la sensation pour évaluer la douleur avant de me lancer car j’ai toujours eu envie de grandes pièces sur mon corps. » Recouvrir son corps d’un tatouage qui serait comme une seconde peau choisie, une armure d’encre qui lui donnerait de la force et la protègerait, c’est l’idée de Kaie pour laisser derrière elle ses jeunes années d’adolescente mal dans sa peau, timide et réservée. « Je pense que les premiers bodysuits que j’ai vus étaient de style japonais sur des yakusas dans des documentaires ou des livres, j’ai toujours trouvé cela magnifique ! »

Le style géométrique s’impose

En matière de tatouage, Kaie n’a pas de style de prédilection, appréciant tous les genres, du moment qu’elle trouve les pièces bien réalisées techniquement et artistiquement… mais le style géométrique s’impose naturellement dans son esprit au fur et à mesure que l’idée de l’armure d’encre grandit en elle. « Je suis tombée sur le profil de Quentin Aquila (@qkila sur instagram) en discutant avec un ami. Son style géométrique me plaisait beaucoup, et je le trouvais vraiment unique. Il y a eu un super feeling entre nous dès les premiers instants et il a très rapidement compris ce que je voulais.Alors… j’ai tout de suite souhaité faire une grosse pièce en commençant par un bras entier. Et puis le deuxième. Et j’ai compris que je ne m’arrêterais pas là et que je ferais tout le corps par la suite ! » Par souci d’harmonie Kaie décide alors de confier à Quentin Aquila l’intégralité de son bodysuit qu’ils construisent ensemble depuis déjà 6 ans.

L’armure grandit…

Au départ de leur collaboration, Kaie donne l’idée de l’armure comme base de travail et d’inspiration et lui laisse carte blanche pour interpréter ce concept avec sa patte graphique et son univers, lui faisant entièrement confiance. « Quand quelque chose me dérange, je lui en fais part et on retravaille tous les deux, on échange, c’est un travail d’équipe, mais je veille toujours à lui laisser sa touche personnelle, c’est important pour moi. » Si la fréquence des séances est assez espacée dans les premiers temps, faute de moyens financiers, Kaie fait à présent des séances de 6h de tattoo environ tous les trois mois. « Ma petite routine pendant les séances tattoo c’est : chocolat chaud et plaid tout doux pour le réconfort haha. Pas d’alcool, pas de sport, une bonne nuit de sommeil la veille de la séance et bien manger avant et pendant les pauses. La plupart du temps on discute, avec du bon son. Quand je commence à avoir trop mal, je m’isole dans ma bulle. » Le rythme des séances de Kaie chez Quentin s’accélère dernièrement, poussée par l’envie de voir son projet finalisé et par la diminution de sa résistance à la douleur, comme c’est souvent le cas pour de nombreuses personnes fortement tatouées au bout de plusieurs années de pique intensive.

et Kaie se révèle

« Depuis que j’ai commencé ce projet, j’ai davantage confiance en moi et je ne me cache plus. » Heureuse de l’avancée de l’encre sur son corps et forte de cette nouvelle confiance en elle, Kaie commence à poser pour des photos il y a peu de temps, motivée au départ par l’envie d’avoir de bonnes photos à envoyer à son artiste fétiche. « J’avais demandé à un très bon ami photographe s’il pouvait prendre quelques photos de mes tatouages cicatrisés pour les envoyer à mon tatoueur. J’ai posté une photo sur Instagram. Un créateur de bijoux est tombé sur mon profil et m’a proposé de poser pour ses bijoux. » Tout s’enchaine alors rapidement pour Kaie, son compte Instagram décolle et elle reçoit des demandes de shootings photos. Certains sont rémunérés, quand d’autres sont juste faits pour le plaisir ! Une jolie revanche pour celle qui n’aimait pas son image quelques années auparavant. « Je regrette rarement mes choix, et faire ce bodysuit a été vraiment une des meilleures décisions de ma vie. Après tout, on n’a qu’une vie ! »

Instagram : @kaie_mrc


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